GESTION DE L'EAU
L'EAU EN CAMARGUE (travail préparé en classe) Cette plaine deltaïque repose sur des cailloutis charriés par la Durance avant que le trajet de son lit ne soit modifié et rejoigne le Rhône. Sur ces cailloutis, la mer a apporté des sédiments fins, argileux donc imperméables, ce qui a permis l'installation d'étangs. Au XIXème siècle, l'Homme a endigué la Grande Camargue en construisant la digue à la mer (1859), et en endiguant les deux bras du Rhône (1869). Avant l'endiguement, l'eau envahissait la Camargue en hiver à l'occasion des crues du Rhône et de tempêtes marines. Par contre, les bassins n'étaient plus alimentés pendant la période sèche en été. Ce cycle naturel a donc disparu, et un réseau complexe de canaux d'irrigation a permis à l'Homme de contrôler totalement les apports d'eau. La Camargue est donc devenue UN MILIEU ARTIFICIEL, GERE PAR L'HOMME. Le gradient de salinité des étangs est globalement décroissant du sud au nord. La riziculture, exigeante en eau douce occupe le nord de la Camargue, et le sud est en partie exploité par les Salins du Midi. |
L'EAU DANS LES MARAIS DU VIGUEIRAT Ces marais sont totalement endigués, et leur irrigation dépend de deux canaux : le canal du Vigueirat à l'est, et le canal d'Arles à Fos à l'ouest. Le canal du Vigueirat étant à une altitude légèrement plus élevée, on peut faire pénétrer l'eau dans les marais par GRAVITATION. L'eau peut également être POMPEE dans le canal d'Arles à Fos. Inversement, l'eau est évacuée par DRAINAGE vers le canal d'Arles à Fos. Les instruments de gestion de l'eau sont donc les stations de pompage, les martelières, les roubines (petits canaux), et les canaux plus importants. La gestion de l'eau permet de lutter contre les remontées de sel durant les périodes sèches. |
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Une roubine fermée par une martelière permettant la sortie d'eau vers le canal d'Arles à Fos. |
PREMIER PROBLEME POSE AUX ELEVES : Comment favoriser, grâce à la gestion de l'eau, la nidification du HERON POURPRE, dans les marais? Cette espèce protégée est en déclin en France méditerranéenne. Ces Hérons arrivent d'Afrique en mars-avril, et repartent en août-septembre. |
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NICHE ECOLOGIQUE DU HERON POURPRE ( travail préparatoire en classe à partir de documents ) Zone de nidification : roselière ( phragmitaie ) dense et haute ( cachette), inondée (protection contre des prédateurs), possédant des massifs de vieux roseaux ( matériaux pour la construction du nid ). Le nid est sur une plate-forme que le Héron atteint par les airs ; il marche sur les roseaux grâce à ses doigts très longs. |
Zone de chasse : en milieu ouvert, faible hauteur d'eau, en bordure d'étangs, le long des roubines… Prédateurs : les petits sont la proie des busards, renards, belettes, putois, rats noirs… Proies : poissons, grenouilles, tritons, couleuvres, lézards, micro mammifères, insectes, mollusques, sangsues… |
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Solution proposée en tenant compte des exigences de la roselière : Les roseaux supportent un taux de salinité maximum de 10 g/l ; on va introduire de l'eau douce au printemps ( mars ) puis arrêter l'irrigation pendant la nidification du héron pourpré ; la hauteur d'eau sera maintenue à 30 cm environ. L'irrigation sera reprise en, été après le départ des jeunes pour éviter la remontée de sel. Pas de brûlage pour préserver les vieux chaumes, mais à sec estival tous les 5 ans pour éviter l'eutrophisation. |
DEUXIEME PROBLEME POSE AUX ELEVES : Quel protocole de gestion de l'eau peut-on envisager pour permettre chacune des activités suivantes : chasse aux canards, élevage de taureaux, culture de roseaux ( roseau = sagne ) ? A partir de documents et de l'observation de parcelles expérimentales, avec ou sans irrigation, les élèves, répartis en trois groupes, ont réfléchi à ce problème. |
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CHASSE : les canards arrivent à partir d'août et restent jusqu'en avril ; pour préparer leur arrivée et assurer leur alimentation, il faudra en définitive irriguer toute l'année. ELEVAGE : Les taureaux apprécient les joncs, scirpes et roseaux ; ces végétaux sont favorisés par une irrigation hivernale. Par contre les Typhas ne sont pas consommés et les terrains pâturés risquent d'être envahis par ces végétaux à terme. Il faudra donc instaurer une rotation des parcelles. |
CULTURE DU ROSEAU : La récolte a lieu en janvier- février alors que le roseau est sec. On va donc assurer une irrigation estivale ( mai à novembre ) puis arrêter quelques mois avant la récolte. |
CONCLUSION : Les élèves ont compris que ces trois activités sont difficilement conciliables pour ce qui est du mode de gestion de l'eau. Comment répondre aux besoins des uns et des autres, à partir d'une ressource commune, l'eau ? |